RGO bébé : symptômes, causes et solutions pour apaiser votre nourrisson

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RGO bébé : symptômes, causes et solutions pour soulager votre nourrisson

Le reflux gastro-œsophagien (RGO) est fréquent chez le nourrisson : près de 4 bébés sur 10 régurgitent régulièrement durant les premiers mois.
Dans la majorité des cas, il s’agit d’un phénomène naturel et temporaire, lié à l’immaturité du système digestif. Il disparaît le plus souvent spontanément entre 12 et 18 mois.

Cependant, dans certains cas, le reflux devient pathologique : il provoque alors de l’inconfort, des troubles du sommeil, des pleurs fréquents et parfois des complications digestives ou respiratoires.
Cet article vous guide pour reconnaître les symptômes du RGO, comprendre ses causes et trouver des solutions efficaces pour soulager votre bébé.

Découvrez comment reconnaître le RGO et les gestes simples pour le soulager en douceur.

Qu’est-ce que le reflux gastro‑œsophagien (RGO) chez le nourrisson ?

Le reflux gastro-œsophagien (RGO) correspond à la remontée involontaire du contenu de l’estomac vers l’œsophage.
Chez le bébé, ce phénomène est fréquent et favorisé par :

  • l’immaturité du système digestif : le muscle qui ferme l’estomac (sphincter inférieur de l’œsophage) est encore faible ;

  • la position allongée prolongée ;

  • des repas volumineux par rapport à la petite taille de son estomac.

On distingue deux formes de reflux :

  • RGO physiologique : régurgitations simples, bébé en bonne santé et croissance normale.

  • RGO pathologique (RGOP) : reflux fréquents et douloureux entraînant pleurs, mauvais sommeil, stagnation pondérale ou parfois des complications digestives ou respiratoires (bronchites, œsophagite…).

Qu’est-ce que le reflux gastro‑œsophagien (RGO) chez le nourrisson ?

Plusieurs facteurs peuvent favoriser ou aggraver le reflux gastro-œsophagien chez le bébé. En voici les plus courants.


L’immaturité digestive

C’est la cause principale : le sphincter œsophagien inférieur, encore faible, laisse remonter le lait vers l’œsophage.
Cette situation est transitoire et s’améliore avec la croissance du bébé.


L’allergie aux protéines de lait de vache (APLV)

Chez 30 à 50 % des bébés présentant un RGO sévère, on retrouve une composante allergique.
L’APLV provoque une inflammation de la muqueuse digestive, augmente la sensibilité de l’œsophage et aggrave les reflux.
Un essai d’éviction du lait de vache pendant 2 à 4 semaines peut être recommandé par le médecin pour évaluer l’amélioration des symptômes.


Les freins restrictifs (langue ou lèvre)

Un frein de langue ou de lèvre restrictif gêne la succion et provoque une déglutition d’air excessive (aérophagie).
Conséquences : reflux plus fréquents, coliques et bébé agité au sein ou au biberon.
Une évaluation par un pédiatre ou une consultante en lactation permet de confirmer et, si besoin, de corriger ce frein.


Autres causes en cas de reflux sévère ou persistant

  • Hernie hiatale

  • Troubles moteurs de l’œsophage

  • Malformations digestives rares

  • Pathologies neurologiques

Symptômes du RGO chez le bébé

Le reflux peut se manifester de différentes manières. Certains signes sont digestifs, d’autres comportementaux ou respiratoires.


Signes digestifs

  • Régurgitations fréquentes ou vomissements après les repas

  • Vomissements parfois en jet ou teintés de bile (signe d’alerte à signaler au médecin)

  • Refus du biberon ou du sein, stagnation ou perte de poids


Signes comportementaux

  • Irritabilité pendant ou après les repas

  • Bébé qui se cambre en arrière (syndrome de Sandifer)

  • Agitation, sommeil perturbé, tortillements


Signes respiratoires

  • Toux chronique ou enrouement

  • Nez qui coule ou bouché à répétition

  • Infections ORL ou bronchites récurrentes

bébé RGO quel lait ?

Tableau récapitulatif RGO simple / pathologique

DomaineManifestations principales
DigestifRGO simple : régurgitations, croissance normale.
RGO pathologique (RGOP) : vomissements abondants, stagnation pondérale.
ComportementalRGO simple : bébé calme.
RGO pathologique (RGOP) : pleurs fréquents, refus alimentaire, cambrure.
RespiratoireRGO simple : aucun signe particulier.
RGO pathologique (RGOP) : toux chronique, bronchites répétées.

 

régression du sommeil bébé 4 mois

Diagnostic et examens complémentaires du reflux nourrisson

Dans la majorité des cas, aucun examen complémentaire n’est nécessaire.
Le pédiatre s’appuie sur :

  • l’examen clinique,

  • l’historique des symptômes,

  • et la courbe de croissance du bébé.

Des examens peuvent être envisagés uniquement si :

  • les reflux persistent malgré les mesures simples,

  • des complications apparaissent (perte de poids, sang dans les vomissements),

  • ou si une cause secondaire est suspectée.

Les examens possibles sont : pH-métrie, impédancemétrie, endoscopie ou échographie.

Traitement du RGO bébé : quelles solutions ?

Mesures hygiéno-diététiques : la première étape pour soulager le reflux

Avant tout traitement médical, le reflux gastro-œsophagien (RGO) du nourrisson se soulage souvent grâce à quelques gestes simples.
Ces mesures quotidiennes permettent de réduire les régurgitations et d’améliorer le confort de bébé.


Fractionner les repas

Un estomac trop plein favorise les remontées.
Pour limiter la pression :

  • Proposez des repas plus petits mais plus fréquents (6 ou 7 au lieu de 5).

  • Pour les bébés allaités, mettez-le au sein plus souvent, même brièvement, avant qu’il ne pleure de faim.

Ainsi, l’estomac reste moins rempli et les reflux diminuent.


Garder bébé droit après le repas

La position est essentielle après chaque tétée ou biberon :

  • Tenez votre bébé verticalement dans vos bras pendant 20 à 30 minutes.

  • Cette posture facilite la digestion et limite les régurgitations.

  • Évitez les transats et sièges auto, qui compriment l’estomac.

  • Après ce temps, couchez-le sur le dos pour un sommeil sécurisé.


Faire des pauses pour les rots

Pendant le repas, le bébé avale de l’air, ce qui accentue le reflux.
Faites de courtes pauses pour l’aider à faire un rot :
ces moments de repos libèrent l’air et diminuent la pression dans l’estomac.


Utiliser un lait épaissi (AR) si biberon

Chez certains nourrissons, un lait anti-régurgitation (AR) peut aider :
il contient de l’amidon ou de la caroube, qui épaississent le contenu gastrique.
Demandez toujours conseil à votre pédiatre avant de modifier le lait habituel.


Ces mesures hygiéno-diététiques suffisent souvent pour un reflux simple.
Elles doivent être appliquées plusieurs semaines avant d’envisager un traitement médical.

L’éviction des protéines de lait

Le reflux peut parfois être lié à une allergie aux protéines de lait de vache (APLV).
Lorsque le RGO s’accompagne de signes évocateurs comme de l’eczéma, des coliques sévères ou la présence de sang dans les selles, un essai d’éviction des protéines de lait peut être recommandé par le pédiatre.

Cette éviction dépend du mode d’alimentation du bébé :


Chez la mère allaitante

L’éviction passe par des ajustements dans l’alimentation de la maman :

  • Supprimer complètement tous les produits contenant du lait de vache pendant 2 à 4 semaines (lait, yaourt, fromage, crème, beurre, chocolat au lait, plats industriels contenant du lait).

  • Prévoir des apports en calcium suffisants : eaux minérales riches en calcium, laits végétaux enrichis ou compléments alimentaires prescrits par le médecin.


Chez le bébé nourri au biberon

Le traitement consiste à remplacer le lait habituel :

  • Commencer par un lait de riz (première alternative douce).

  • Utiliser ensuite un lait hydrolysé, dans lequel les protéines de lait sont prédécoupées pour réduire le risque de réaction allergique — ces formules sont disponibles uniquement sur prescription médicale.

  • En cas d’intolérance persistante, passer à une formule aux acides aminés, réservée aux allergies sévères ou multiples.

⚠️ Les laits de chèvre ou de brebis ne sont pas une alternative sûre : leurs protéines sont très proches de celles du lait de vache et entraînent souvent des réactions croisées.

Médicaments (en dernier recours)

Lorsque les mesures hygiéno-diététiques et, si besoin, l’éviction des protéines de lait ne suffisent pas à soulager le bébé, le pédiatre peut envisager un traitement médicamenteux ciblé.
Ces médicaments sont réservés aux cas sévères et ne doivent jamais être administrés sans avis médical.


Alginate (antiacide local)

Les alginates constituent souvent la première option médicamenteuse :

  • Ils forment un gel protecteur qui flotte à la surface du contenu gastrique et limite les remontées acides.

  • Ce traitement est prescrit sur une courte durée, uniquement si les mesures simples ne suffisent pas.

  • Exemple : Gaviscon®.


Inhibiteurs de la pompe à protons (IPP)

Les IPP sont plus puissants, mais leur usage est strictement encadré :

  • Ils ne sont indiqués qu’en cas de reflux sévère confirmé par des examens (comme une œsophagite visible à l’endoscopie).

  • Ils sont déconseillés pour un reflux simple, car ils peuvent augmenter le risque d’infections digestives ou respiratoires.

  • Exemple : Inexium®.

Évolution et pronostic

Dans la majorité des cas, le reflux disparaît naturellement sans traitement lourd.
Environ 80 % des reflux simples s’atténuent ou disparaissent avant 12 mois.

L’amélioration est souvent nette dès que le bébé tient assis, commence à se redresser et à diversifier son alimentation.
Les reflux pathologiques peuvent nécessiter un suivi spécialisé (gastro-pédiatre), mais eux aussi évoluent favorablement dans la grande majorité des cas.

Quand consulter ?

Certains signes doivent amener à consulter sans tarder, surtout si le reflux semble s’aggraver ou perturber le bien-être de votre bébé.

  • Vomissements en jet, verdâtres ou contenant du sang.

  • Refus de s’alimenter ou bébé qui boit nettement moins qu’avant.

  • Stagnation ou perte de poids sur la courbe de croissance.

  • Reflux persistants au-delà de 12 mois, ou devenant très douloureux malgré les mesures mises en place.

  • Reflux accompagnés de grande fatigue ou de troubles respiratoires (toux, encombrement, bronchiolites répétées).

Dans ces situations, un avis médical rapide permet d’écarter une cause sous-jacente et d’apporter une prise en charge adaptée.

Conclusion

Le reflux gastro-œsophagien (RGO) du nourrisson est très fréquent au cours des premiers mois de vie. Dans la plupart des cas, il s’agit d’un phénomène bénin, lié à l’immaturité du système digestif : l’œsophage et l’estomac de bébé ne sont pas encore complètement matures, ce qui explique les régurgitations régulières.

Heureusement, pour la majorité des enfants, quelques gestes simples suffisent. Des repas plus fractionnés, une position verticale après la tétée ou le biberon, et un environnement apaisant permettent souvent une nette amélioration en quelques semaines. Avec la croissance et l’acquisition de la position assise, le reflux diminue progressivement et disparaît généralement avant la première année.

Il reste néanmoins important d’être attentif à certains signes d’alerte : un reflux douloureux, qui perturbe le sommeil ou l’alimentation, ou qui s’accompagne d’une stagnation du poids doit amener à consulter un professionnel de santé. Parfois, une cause sous-jacente peut être en jeu, comme une allergie aux protéines de lait de vache, un frein de langue ou de lèvre, ou plus rarement une anomalie anatomique.

Grâce à un suivi bienveillant et adapté, la plupart des bébés retrouvent rapidement un confort digestif et des journées plus sereines… pour eux comme pour leurs parents.

FAQ — Reflux gastro-œsophagien (RGO) du nourrisson

Mon bébé régurgite souvent : est-ce forcément un RGO ?
Pas nécessairement. De nombreux bébés régurgitent après les repas sans que cela soit pathologique. On parle de RGO seulement si les régurgitations sont très fréquentes, douloureuses ou perturbent la croissance.
Jusqu’à quel âge le reflux est-il normal ?
Le reflux est courant jusqu’à environ 8 à 12 mois, le temps que le système digestif devienne plus mature. Il disparaît généralement avec la position assise et la diversification alimentaire.
Comment soulager un bébé qui souffre de reflux ?
En fractionnant les repas, en gardant bébé droit après la tétée ou le biberon et en évitant les transats trop inclinés. Un lait épaissi peut être proposé sur avis médical. Ces gestes simples suffisent souvent pour un reflux bénin.
Quand faut-il consulter pour un RGO ?
Il faut consulter si le bébé semble souffrir, refuse de s’alimenter, perd du poids ou présente des vomissements importants (en jet, verdâtres ou avec du sang). Le pédiatre pourra alors rechercher une cause sous-jacente ou proposer un traitement adapté.
L’APLV peut-elle provoquer ou aggraver un reflux ?
Oui. L’allergie aux protéines de lait de vache (APLV) peut irriter la muqueuse digestive et accentuer les reflux. Un essai d’éviction du lait de vache peut être proposé par le médecin pour confirmer cette hypothèse.
Les médicaments sont-ils toujours nécessaires ?
Non. Les traitements médicamenteux (antiacides ou IPP) sont réservés aux cas sévères, après échec des mesures simples. Ils ne doivent jamais être donnés sans avis médical.