Les problématiques courantes

Chaque repas avec votre bébé est une rencontre unique : un moment tendre, parfois joyeux, parfois plus difficile. Entre les refus, les pleurs, les régurgitations ou les hésitations à la cuillère, de nombreux parents se sentent déstabilisés. Rassurez-vous : ces situations sont fréquentes et trouvent presque toujours des solutions simples et bienveillantes.

Dans ce guide, vous découvrirez comment apaiser vos inquiétudes, mieux comprendre les besoins de votre enfant et trouver des gestes concrets pour transformer ces défis en étapes sereines de son développement.

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Quand le repas devient un langage à décoder

Le repas n’est pas qu’une question de nutrition : c’est un véritable dialogue entre vous et votre bébé. Chaque refus, chaque mimique, chaque sourire ou chaque détour de tête traduit un besoin, une émotion ou simplement une étape normale de son apprentissage.

Plutôt que d’y voir un obstacle, ces problématiques sont l’occasion de mieux comprendre votre enfant et de renforcer votre lien. Ce guide vous propose d’explorer les situations les plus fréquentes, avec des explications claires, des solutions pratiques et des conseils bienveillants pour retrouver la sérénité autour de la table.

Sommaire

Refus du biberon ou de la tétine

Le refus du biberon est très fréquent, surtout lors des périodes de transition (sevrage, reprise du travail, changement de lait) ou si bébé a vécu des expériences inconfortables (débit trop rapide, reflux, tétine inadaptée). La bonne nouvelle : avec quelques ajustements progressifs et beaucoup de douceur, la plupart des bébés acceptent le biberon.

Causes fréquentes

Le refus du biberon peut venir d’un débit inadapté (trop rapide → “noyade”, trop lent → agacement), d’une tétine au goût/texture différents, d’un lait au goût modifié (AR, hydrolysat), d’un moment mal choisi (fatigue, faim excessive), d’un environnement trop stimulant, ou d’un inconfort digestif (régurgitations, RGO). Parfois, c’est simplement un temps d’adaptation.

Astuces concrètes pour (ré)apprivoiser le biberon

Introduction progressive
  • Commencer par de petites quantités quand bébé est calme et curieux (pas affamé).
  • Proposer 1 biberon/jour à heure “neutre” (ex. fin de matinée), sans insister si refus.
  • Changer d’interlocuteur : parfois bébé accepte mieux avec l’autre parent ou l’assistant·e maternel·le.
  • Chauffer un peu plus (si bébé préfère tiède), présenter l’embout sur les lèvres, laisser bébé “goûter”.
Déclics possibles
  • Imprégner légèrement la tétine de lait maternel si sevrage en cours.
  • Tester 2–3 modèles de tétines max (formes/styles différents), puis se tenir au meilleur compromis.
  • Varier le portage : position “demi-assise ventre à ventre” ou dos à l’adulte (regard vers la pièce).
  • Réduire le bruit visuel : lumière douce, TV éteinte, pièce calme.

Choisir le bon débit et la tétine

Le bon débit permet à bébé de coordonner succion-déglutition-respiration sans s’étrangler ni s’épuiser. Trop rapide : toux, grimaces, reflux. Trop lent : énervement, s’endort sur le biberon. Cherchez une succion rythmée avec pauses naturelles.

Points de vigilance
  • Changer le débit si signes d’inconfort persistants (mais pas trop souvent pour éviter l’instabilité).
  • Adapter la taille de l’orifice si le lait est épaissi (AR, épaississants).
  • Nettoyer/changer les tétines régulièrement (usure = débit faussé).

Rituels & positions qui sécurisent

Un petit rituel stable (changer bébé, laver les mains, installer calmement, 2–3 respirations) conditionne positivement le repas. En position, privilégiez le semi-assis face à vous ou légèrement de côté, tête bien soutenue, biberon incliné pour remplir la tétine sans excès. Faites des pauses-rot régulières.

Quand consulter ?

Si le refus s’accompagne de cassure de la courbe de poids, de pleurs intenses à chaque tentative, de rejets importants, de toux/étouffements fréquents, ou si vous suspectez un RGO/APLV, parlez-en à votre professionnel de santé (médecin, PMI). Il pourra évaluer et proposer des adaptations (lait, épaississant, prise en charge).

À retenir
  • Avancer par petites étapes et dans le calme facilite l’acceptation.
  • Le bon débit et une tétine adaptée changent tout.
  • En cas de doute sur la douleur (RGO, allergie), demandez un avis médical.
🍼

Tétine & débit

Tester 1–2 modèles, adapter l’orifice si lait épaissi.

⏱️

Timing calme

Petites quantités, bébé reposé, sans pression.

🤲

Positions & pauses

Semi-assis, pauses-rot régulières, biberon incliné.

Coliques, RGO et APLV

Les régurgitations et l’inconfort digestif sont fréquents chez le nourrisson. La plupart du temps, il s’agit d’un RGO physiologique qui s’améliore avec la croissance et quelques gestes simples. Plus rarement, les symptômes sont importants, douloureux ou persistants et évoquent un RGO pathologique ou une APLV. Voici comment faire la part des choses et choisir une stratégie adaptée, sereinement.

RGO physiologique vs pathologique

Entre 1 et 6 mois, beaucoup de bébés régurgitent par immaturité digestive. Si bébé prend bien du poids, n’a pas l’air douloureux et reste globalement serein, on parle de RGO physiologique. Lorsque les régurgitations deviennent très fréquentes et douloureuses, ou s’accompagnent de refus d’aliment, de pleurs intenses ou d’une stagnation pondérale, on évoque un RGO pathologique à évaluer.

Repères simples
  • Physiologique : régurgite mais sourit, dort relativement bien, croissance correcte.
  • Pathologique : pleurs, dos arqué, refus du biberon, réveils nombreux, poids qui stagne.

Laits AR et épaississants

Les laits anti-régurgitation (AR) épaississent le contenu pour limiter les remontées, surtout en cas de RGO physiologique. En cas de symptômes marqués, commencez par les gestes du quotidien (voir plus bas) et demandez un avis médical avant changement de lait ou ajout d’épaississant.

OptionPour quoi ?Points à noter
AR aux amidonsReflux modéréÉpaissit surtout dans l’estomac ; peut constiper certains bébés.
AR à la caroubeRégurgitations abondantesÉpaississement immédiat ; parfois gaz/selles plus molles.
Caroube + amidonReflux sévèrePlus épais : adapter la tétine (débit).
Épaississants (pectine, amidon…)Ajouter au lait habituelIntroduire progressivement ; surveiller les selles ; avis pro si APLV suspectée.

APLV : reconnaître les signes

L’APLV peut se manifester par des signes digestifs (reflux douloureux, régurgitations intenses, diarrhée avec mucus/sang, constipation inhabituelle), cutanés (eczéma, urticaire), respiratoires (toux chronique, sifflements) et des troubles du sommeil/comportement (pleurs prolongés, agitation). Les formes non IgE peuvent avoir des tests négatifs : le diagnostic repose souvent sur une éviction encadrée puis réintroduction.

APLV : prise en charge

  • Allaitement — éviction des produits laitiers chez la mère ; supplémentation calcium/vitamine D ; parfois éviter bœuf/veau.
  • Biberonhydrolysat poussé (caséine/lactosérum) ou acides aminés si échec ; les formules au riz hydrolysé peuvent être discutées selon l’âge et la tolérance.

Gestes du quotidien qui soulagent

Au quotidien
  • Fractionner (un peu moins, plus souvent) et faire des pauses-rot.
  • Garder bébé semi-assis 20–30 min après le repas.
  • Adapter la tétine si lait épaissi ; éviter les vêtements qui compressent l’abdomen.

Signes d’alerte

Consulter rapidement si
  • Vomissements en jet fréquents.
  • Refus d’aliment, pleurs intenses, perte/stagnation pondérale.
  • Sang dans les régurgitations ou les selles.
  • Eczéma étendu, diarrhées chroniques, troubles respiratoires persistants.
🔎

Observer

Douleur, dos arqué, refus, poids qui stagne = avis médical.

🍼

Adapter le lait

AR/épaississant si besoin ; éviction PLV si APLV suspectée.

🧘

Gestes utiles

Fractionner, pauses-rot, semi-assis 20–30 min.

Bébé qui refuse la cuillère / diversification compliquée

Le refus de la cuillère est très courant au début : nouvelle posture, nouveaux goûts, textures inconnues… L’objectif n’est pas la quantité, mais l’exploration sereine. Avec du temps, des textures ajustées et des propositions régulières (sans pression), la plupart des bébés apprivoisent la cuillère puis les morceaux.

Signe de préparation & timing

Attendre les signes de préparation : intérêt pour les aliments, maintien de la tête, appui assis aidé, ouverture de la bouche à l’approche de la cuillère. Proposer quand bébé est reposé, pas juste après un gros biberon ni en faim extrême. Commencer par 2–3 cuillères, sans objectif de quantité.

Textures & progressions

Progression douce
  • Lisses onctueuses (eau de cuisson + gras à cru) → lisses un peu plus épaissesécrasées/fondantes → petits morceaux très tendres.
  • Introduire tôt des variations (température tiède, saveurs simples, couleurs), mais une nouveauté à la fois.
  • Si bébé refuse une texture, revenir à la précédente et réessayer dans quelques jours.

Gestes pratiques (posture, environnement)

Ce qui aide
  • Posture : assise stable, buste légèrement en avant, pieds posés (repose-pieds).
  • Cuillère petite, souple, présentée par dessous (laisser bébé venir), quantité très faible au début.
  • Rituel court et constant ; pièce calme, écrans éteints, lumière douce.
  • Laisser bébé manipuler (cuillère, purée sur plateau) : toucher = apprivoiser.

Sensoriel : découvrir sans forcer

L’acceptation passe par le jeu sensoriel : doigts, odeur, regard, lèche, petites traces sur les lèvres. On valide toutes les petites victoires. Éviter les chantages, récompenses alimentaires ou insistance. Introduire régulièrement les allergènes déjà tolérés en micro-quantités.

Gag réflexe vs fausse route

À distinguer
  • Gag (réflexe nauséeux) : toux, haut-le-cœur, visage rouge, bruyant → mécanisme de protection, on reste calme.
  • Fausse route : silence, difficulté à respirer, visage bleuté → urgences. Se former aux gestes de premiers secours.

Découper en formas allongées et bien fondantes pour les premiers morceaux ; surveillance constante.

Quand consulter

Si le refus persiste plus de 4–6 semaines malgré des essais progressifs, s’il y a perte de poids, vomissements fréquents, douleurs, APLV/RGO suspectés, ou un trouble sensoriel/oro-moteur évoqué, parlez-en à votre professionnel de santé (médecin, PMI, diététicien·ne, orthophoniste).

À retenir
  • Le but est l’exploration, pas la performance.
  • Textures progressives, rituels stables, environnement calme.
  • Réessayer plus tard, sans pression ; demander un avis en cas de douleur/suspicion RGO-APLV.
Sources : HAS, AAP, UNICEF Parenting
🥄

Texture adaptée

Très lisse au début, puis un peu plus épaisse.

🪑

Posture

Assise stable, pieds posés, petites quantités.

🎈

Sans pression

Laisser toucher, sentir, lécher. Réessayer plus tard.

Petits mangeurs ou gros appétits

L’appétit d’un bébé varie d’un jour à l’autre : poussées de croissance, dents, sommeil, activités… L’essentiel est de respecter les signaux de faim/satiété et de suivre la courbe de croissance. On ajuste l’environnement, la densité nutritionnelle et les routines, sans pression.

Signaux de faim et de satiété

Repères
  • Faim : s’agite, cherche, ouvre la bouche, attrape la cuillère, vocalise.
  • Satiété : détourne la tête, ferme la bouche, ralentit, joue avec la nourriture.
  • On écoute ces signaux et on arrête à temps (pas d’obligation de finir).

Quand bébé mange peu

Stratégies
  • Créer un cadre régulier : 3 repas + 1–2 collations selon l’âge, horaires stables.
  • Proposer des petites portions visuellement rassurantes ; resservir si demande.
  • Augmenter doucement la densité nutritionnelle (huile crue, avocat, fromage doux pasteurisé, œuf bien cuit).
  • Éviter les “grignotages” permanents qui coupent l’appétit aux repas.

Quand bébé a très faim

Certains bébés ont un appétit soutenu. On propose des repas structurés (légumes + féculent + protéine + MG), on apprend à reconnaître la satiété et on évite d’encourager à dépasser le confort de l’enfant.

Équilibre
  • Privilégier des textures rassasiantes (légumes + féculents bien cuits) + protéines adaptées.
  • Servir l’eau à volonté ; limiter les boissons sucrées et les desserts “conditionnels”.
  • Observer : si prise de poids très rapide, en parler au professionnel.

Routines & structure des repas

La structure rassure : heures régulières, portions simples, rituels stables. Rappeler la “division des responsabilités” : vous décidez du quoi/quand/où ; l’enfant décide de combien.

Quand consulter

Si la courbe IMC/taille/poids se casse, si les repas sont très conflictuels, s’il existe des vomissements, douleurs, sélectivité extrême ou suspicion de RGO/APLV, demandez un avis auprès du professionnel de santé.

À retenir
  • Écouter faim/satiété, éviter la pression.
  • Soigner la structure et la densité nutritionnelle plutôt que pousser les quantités.
  • Surveiller la courbe ; consulter en cas de doute (poids, douleurs, conflits majeurs à table).
Sources : HAS, AAP

Rythme

Heures régulières, 3 repas + 1–2 collations.

🥑

Densité

+ huile à cru, avocat, protéines adaptées.

🧭

Repères

Écouter faim/satiété, suivre la courbe.

Constipation, diarrhées et troubles digestifs légers

Les petits soucis digestifs sont fréquents durant la première année : changements de lait, poussées dentaires, débuts de diversification… La plupart sont transitoires et s’améliorent avec quelques ajustements simples. L’objectif : confort et hydratation, tout en surveillant les signes qui nécessitent un avis médical.

Constipation : repères & gestes

Chez le nourrisson, la constipation se définit surtout par des selles dures et douloureuses, parfois espacées, avec effort ou petites fissures. La fréquence seule n’est pas un critère (certains bébés allaités peuvent rester plusieurs jours sans selles sans que ce soit pathologique).

Ce qui aide
  • Hydratation adaptée à l’âge : poursuivre l’allaitement ou le lait habituel. Eau entre les repas si autorisé par l’âge.
  • Textures plus humides : purées de légumes riches en eau (courgette/carotte bien cuites), compote poire/pruneau selon l’âge.
  • Matière grasse ajoutée à froid (ex. 1 c. café d’huile de colza/olive) sur les repas salés.
  • Laits AR à l’amidon → peuvent constiper ; caroube → selles parfois plus molles (voir avec le pro si besoin).

Diarrhées bénignes : que faire

La diarrhée aiguë virale est fréquente. Le risque principal est la déshydratation. On continue de nourrir l’enfant (lait/repas adaptés à l’âge) et on propose régulièrement à boire. Éviter les boissons sucrées/jus qui aggravent les pertes.

Ce qui aide
  • Solution de réhydratation orale (SRO) selon l’âge, en petites prises très fréquentes.
  • Lait habituel poursuivi ; aliments simples bien cuits et fondants (carotte, pomme de terre, riz, banane mûre) selon l’âge.
  • Changer le siège souvent, crème barrière si irritation.

Gaz, ballonnements & coliques

L’air avalé (aérophagie) et l’immaturité intestinale peuvent provoquer des gaz et un ventre tendu. On agit surtout sur le rythme du repas et la position.

Gestes utiles
  • Faire des pauses-rot durant le biberon/tétée ; vérifier le débit de tétine (ni trop rapide, ni trop lent).
  • Positions semi-assises après le repas ; mouvements de jambes “vélo” et massage doux dans le sens horaire.
  • Ambiance calme, éviter de sur-stimuler pendant les repas.

Tableau synthétique : quoi faire en 24–48 h

SituationCauses fréquentesÀ faire (24–48 h)À éviter
Selles dures/douloureusesLait AR à l’amidon, changement de lait, diversification récente, faible hydratation+ hydratation, compotes poire/pruneau (âge OK), légumes très cuits, matière grasse à froidLaxatifs sans avis, jus sucrés, forcer les quantités
Selles liquides sans fièvreVirus, poussées dentaires, aliment nouveauSRO en petites prises, lait poursuivi, repas simples fondants, protection du siègeBoissons sucrées, arrêt complet d’alimentation
Gaz & ventre tenduDébit de tétine inadapté, aérophagie, sur-stimulationPauses-rot, vérifier tétine, portage vertical, massage doux, temps calmeChanger de lait trop vite, multiplier les “remèdes”

Quand s’inquiéter

Consulter rapidement
  • Déshydratation : moins d’urines, bouche sèche, grande fatigue, fontanelle creusée.
  • Sang dans les selles/régurgitations, vomissements en jet, fièvre élevée ou douleur intense.
  • Diarrhée qui dure > 48–72 h ou constipation douloureuse qui persiste malgré les gestes.

Voir la section « Quand consulter un professionnel ? » pour tous les repères.

💧

Hydratation

Lait poursuivi, SRO si diarrhée.

🚽

Textures

Plus humides en constipation, simples en diarrhée.

🍼

Débit tétine

Pauses-rot, vérifier l’orifice si épaissi.

Quand consulter un professionnel ?

La plupart des problématiques d’alimentation se gèrent à la maison. Mais certains signes nécessitent un avis médical, parfois rapide. Voici un repérage clair pour savoir qui contacter et quand.

Urgences vitales — appeler les secours

Appeler les secours immédiatement
  • Détresse respiratoire, fausse route avec silence, cyanose.
  • Déshydratation sévère (somnolence inhabituelle, pas d’urines, fontanelle très creusée).
  • Vomissements en jet répétés, sang dans vomissements/selles, fièvre > 38,5°C chez < 3 mois.
  • Altération importante de l’état général (hypotonie, extrême irritabilité, refus absolu de s’alimenter).

Consulter rapidement (sous 24–48 h)

Prendre avis médical
  • Stagnation/perte de poids, cassure de courbe.
  • RGO douloureux, pleurs intenses à chaque repas, refus persistent du biberon/cuillère.
  • Diarrhée > 48–72 h ou constipation douloureuse persistante malgré les gestes.
  • Éruption cutanée étendue, eczéma résistant, toux sifflante inexpliquée (suspicion d’APLV).

Rendez-vous programmé

Pour un accompagnement autour des quantités, des textures, d’un refus prolongé de la cuillère, d’une sélectivité alimentaire ou de questions sur les laits (AR, hydrolysats), planifier un rendez-vous avec votre médecin/PMI. Un relais avec diététicien·ne ou orthophoniste peut être proposé.

À qui s’adresser

  • Médecin traitant / pédiatre : évaluation globale, ordonnances, suivi courbe.
  • PMI : pesées, conseils pratiques, repérage précoce, ateliers.
  • Diététicien·ne : densité nutritionnelle, diversification, allergies.
  • Orthophoniste (sur avis médical) : troubles oro-moteurs/sensoriels, apprentissages de textures.

Préparer la consultation

Gagner du temps le jour J
  • Notez fréquence & aspect des selles/régurgitations (photos si besoin), volumes de lait, textures proposées, réactions observées.
  • Apportez le carnet de santé et, si possible, la courbe de poids/taille récente.
  • Listez vos questions prioritaires (3 max) pour guider l’échange.
⚠️

Urgences

Détresse respi, sang, déshydratation sévère.

📅

Rapide

Courbe qui casse, douleur aux repas, diarrhée > 48–72 h.

📓

Préparer

Carnet de santé, notes sur selles/repas.

Résumé & conclusion

Les problématiques d’alimentation de bébé sont fréquentes, mais la plupart se résolvent avec quelques repères simples : observer les signaux de faim et de satiété, adapter les textures, garder des rituels stables et demander un avis médical si des signes d’alerte apparaissent. Avec ces bases, vous aidez votre enfant à avancer vers une alimentation apaisée et sécurisée.

Pour bébé

  • Refus biberon/cuillère = étape fréquente, souvent transitoire.
  • Reflux régulier mais non douloureux = physiologique ; si douleurs, consulter.
  • Textures : progression douce, exploration avant quantité.
  • Courbe de croissance = meilleur repère, pas la quantité par repas.
  • Troubles digestifs bénins → hydratation, patience, gestes simples.
Repères rapides santé
  • Hydratation toujours prioritaire (lait/SRO si diarrhée).
  • AR à l’amidon = tendance constipante ; caroube = selles plus molles.
  • APLV suspectée → éviction avec suivi médical.

Pour les parents

  • Ne pas culpabiliser : ces situations sont très fréquentes.
  • Avancer une adaptation à la fois (débit, rituel, texture), et réévaluer.
  • Tenir un petit journal (volumes, selles, réactions) pour le médecin si besoin.
  • Prendre le temps : les refus font partie du processus d’apprentissage.
  • Se rappeler : le repas reste un moment de lien, pas une performance.
Check sécurité
  • Surveiller bébé assis pendant chaque repas.
  • Consulter si sang, vomissements en jet, stagnation pondérale.
  • Jamais de boissons sucrées ni de laits non adaptés avant 1 an.

Conclusion

Refus, petites grimaces, régurgitations ou appétits variables : ces étapes font partie du chemin normal de l’alimentation infantile. En respectant son rythme, vous l’aidez à découvrir les repas avec curiosité et confiance.

La plupart des difficultés trouvent une issue avec patience, rituels stables et douceur. Faites-vous confiance : vous connaissez votre bébé mieux que quiconque.

Et si certains signes vous inquiètent, demander conseil tôt est toujours la meilleure option. Vous n’êtes pas seuls, et votre attention est déjà le plus beau soutien.

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FAQ — Problématiques d’alimentation

Mon bébé refuse le biberon, que puis-je faire ?

Vérifiez d’abord le débit de la tétine (trop rapide → gêne, trop lent → frustration). Proposez le biberon dans un moment calme, sans pression, et laissez parfois l’autre parent essayer. Vous pouvez aussi tester 2 ou 3 modèles de tétines max. Si le refus persiste et s’accompagne de pleurs ou de stagnation pondérale, consultez un professionnel.

Mon bébé refuse la cuillère, dois-je insister ?

Non. Le refus de la cuillère est fréquent au début. L’important est de proposer 2–3 cuillères sans forcer, de varier les textures très progressivement et de réessayer après quelques jours. Le repas doit rester une découverte sensorielle et non une obligation.

Que faire si mon bébé régurgite beaucoup ?

Beaucoup de régurgitations relèvent d’un RGO physiologique qui s’améliore avec la croissance. Vous pouvez essayer des gestes simples : pauses-rot, fractionner les repas, position semi-assise après. Si les régurgitations sont douloureuses, très fréquentes ou s’accompagnent d’un refus alimentaire, parlez-en au médecin. Un lait AR ou une recherche d’APLV peut être envisagé.

Comment réagir si mon bébé mange très peu ?

L’appétit varie beaucoup d’un jour à l’autre. Observez surtout la courbe de croissance et les signaux de satiété. Proposez des petites portions rassurantes, enrichies en densité (huile crue, avocat, protéines adaptées). Si bébé reste tonique et suit sa courbe, c’est rassurant. Consultez si stagnation ou perte de poids.

Constipation ou diarrhée : que faire rapidement ?

Pour la constipation : hydrater, proposer poire/pruneau en compote (selon l’âge), ajouter une matière grasse crue. Pour la diarrhée : SRO en petites quantités régulières, lait poursuivi, aliments simples (carotte, riz, banane mûre). Consultez si déshydratation, sang, vomissements en jet ou diarrhée > 48–72 h.

Sources officielles : HAS, Ministère de la Santé, Santé publique France, OMS, CDC, UNICEF, INSERMOuvrages de référence : T. Berry Brazelton — Le grand livre du bébé, D. W. Winnicott — L’enfant et sa famille, Daniel Stern — Le monde interpersonnel du nourrisson, John Bowlby — Attachment and Loss, Catherine Gueguen — Pour une enfance heureuse, Laurence Pernoud — J’élève mon enfant, American Academy of Pediatrics — Caring for Your Baby