Développement du bébé de 12 à 18 mois
De 12 à 18 mois, votre enfant s’affirme chaque jour davantage. Ses premiers pas deviennent plus sûrs, ses mots s’enrichissent, il grimpe, explore, réclame de l’autonomie et commence à exprimer sa volonté. Cette période marque le véritable passage vers la petite enfance, où curiosité, jeux et émotions s’entremêlent.

De la première bougie aux grandes découvertes
Entre 1 an et 1 an et demi, votre bébé devient un explorateur infatigable. Il marche seul ou avec aide, grimpe sur les meubles, essaye de courir et découvre de nouvelles sensations. C’est aussi le temps des premiers jeux d’imitation, des petites colères et des grands éclats de rire. Ses progrès moteurs et cognitifs lui ouvrent un monde de découvertes.
C’est une période riche et exigeante : le langage se développe, les émotions s’affirment et l’envie de tout faire seul peut surprendre. Votre rôle est de l’accompagner dans ce nouvel élan, de lui offrir un cadre sécurisant, des repères stables et beaucoup d’encouragements. Chaque étape franchie entre 12 et 18 mois construit peu à peu son autonomie et sa confiance.
Sommaire
La découverte
Repères 12–18 mois
Entre 12 et 18 mois, votre bébé devient un explorateur infatigable : marche plus assurée, mots qui émergent, grande envie de faire seul. Voici les grandes lignes de cette période, sans entrer dans les détails traités dans les sections dédiées.
Motricité
La marche se stabilise, les premières courses apparaissent, bébé grimpe, s’accroupit et se relève sans appui. Les déplacements deviennent le moteur des découvertes quotidiennes et ouvrent la porte aux jeux moteurs simples.
Langage
Le babillage s’enrichit et les premiers mots se multiplient. La compréhension progresse (petites consignes, prénoms, objets familiers) et les gestes communicatifs (pointer, au revoir, non de la tête) soutiennent l’expression.
Autonomie & émotions
L’enfant veut participer : manger avec cuillère, boire à la tasse, choisir un jeu. Cette quête d’autonomie s’accompagne d’émotions plus vives (frustrations, petites colères) qui appellent des repères stables et des routines bienveillantes.
- Motricité en plein essor : marche plus sûre, grimpe, premiers jeux moteurs.
- Langage qui s’accélère : mots + gestes, compréhension des consignes simples.
- Autonomie et émotions : besoin de repères constants et d’un cadre sécurisant.
Croissance & suivi médical
De 12 à 18 mois, la croissance reste rapide mais régulière et les rendez-vous de suivi (12 mois puis 15–18 mois) permettent de vérifier les courbes, la motricité, le langage et l’audition/vision. On ajuste aussi les conseils d’alimentation et de sommeil selon le rythme de votre enfant.
Poids, taille & périmètre crânien
Après 12 mois, la prise de poids ralentit par rapport aux premiers mois, ce qui est normal. L’important est la progression régulière sur les courbes du carnet de santé. La taille continue d’augmenter, et le périmètre crânien se stabilise progressivement. Des petites variations ponctuelles (maladie, appétit variable, poussées dentaires) peuvent modifier temporairement l’allure de la courbe sans que ce soit inquiétant.
- On suit la tendance sur plusieurs mesures, pas un chiffre isolé.
- Un palier passager après une maladie est fréquent ; la courbe reprend souvent ensuite.
- Éviter de comparer entre enfants : on surveille la courbe de votre enfant avant tout.
Bilans des 12 & 15–18 mois
La visite des 12 mois vérifie la croissance, la dentition, la locomotion, la compréhension de consignes simples et le sommeil. Une seconde consultation entre 15 et 18 mois fait le point sur la marche, la coordination (empiler, encastrer), le langage (mots isolés, pointage) et la vie quotidienne (repas, rituels, sécurité).
- Notez 3–4 questions (repas, sommeil, chutes, langage).
- Apportez le carnet de santé et les comptes-rendus antérieurs si besoin.
- Filmez un petit jeu (marche, empilement) si votre enfant n’est pas coopératif en cabinet.
Points de développement observés
Le professionnel de santé observe des repères globaux : marche plus stable, capacité à enlever/mettre un bonnet ou des chaussettes, pointer pour demander/montrer, imiter des gestes simples, manipuler (cubes, livres cartonnés), intérêt pour les autres, réponses à une consigne (« viens », « donne »). Il s’assure que l’audition et la vision permettent ces acquisitions.
Quand consulter ?
Consultez plus tôt si vous observez une cassure de courbe persistante, un refus alimentaire durable, des chutes fréquentes avec blessures, l’absence de pointage ou de regard partagé, un reflux qui perturbe fortement l’appétit, ou toute régression notable (perte de compétences). Votre médecin, pédiatre ou PMI vous orientera si nécessaire.
- Cassure nette et durable sur poids/taille/PC.
- Perte d’appétit prolongée, perte de poids, déshydratation.
- Absence de pointage ou d’intérêt pour l’échange, régression motrice/langagière.
Courbes à jour
Reporter poids/taille/PC, suivre la tendance, pas un chiffre isolé.
Bilans 12 & 15–18 m
Carnet de santé, questions listées, observations de la maison.
Repères clés
Pointage, regard partagé, marche stable, mots/gestes qui progressent.
Sommeil du tout-petit : repères, sécurité et apaisement
Entre 12 et 18 mois, le sommeil se structure : passage progressif vers une sieste unique, nuits plus régulières (avec encore des réveils possibles), besoin de rituels stables et d’un cadre prévisible. En ajustant la journée (sieste/activité/lumière) et l’endormissement, vous pouvez nettement améliorer les nuits… et la vôtre.
Besoins & repères horaires
Globalement, un tout-petit dort 12 à 14 heures/24 h. Vers 12–14 mois, beaucoup gardent encore 2 siestes (matin + après-midi) ; entre 15 et 18 mois, la majorité passe à 1 sieste en début d’après-midi (~1h30–2h30). La nuit s’étend souvent à 10–12 heures (ex. 19h30–7h). On personnalise en observant les signaux de fatigue (bâillements, frottement des yeux, agitation).
Jalon utile (à adapter) : temps d’éveil 3–4 h avec 2 siestes ; 4–5 h avec 1 sieste. Viser la régularité des horaires, plus qu’une durée « parfaite ». Un réveil de bonne humeur signe souvent un sommeil suffisant.
Transition vers 1 sieste
Indices de prêt : refus répété de la sieste du matin, sieste d’après-midi trop tardive, nuits qui se dégradent, éveils toniques ≥4–5 h. On transite en 2–3 semaines : décaler la sieste du matin de 15–20 min tous les 2–3 jours jusqu’à ~12h/12h30, puis la supprimer. Avancer le coucher de 30–60 min pendant la phase de réglage. Matin tonique (lumière du jour/sortie), après-midi plus calme (lecture, câlins).
- Décalage progressif de la sieste unique (12h → 12h15 → 12h30…).
- Déjeuner avancé temporairement pour éviter la fringale pré-sieste.
- Coucher plus tôt les soirs de journée « longue » (18h45–19h15).
- Lumière extérieure le matin, ambiance tamisée en fin d’après-midi.
Rituels du coucher
Un rituel simple, court et immuable (10–15 min) sécurise l’endormissement : bain (si apaisant) → pyjama → brossage des dents → histoire → câlin → phrase de transition (« bonne nuit, à demain »). On éteint puis on quitte la chambre de façon prévisible. L’objectif : associer le lit à un endormissement serein et autonome.
Si l’endormissement est difficile, utilisez la présence décroissante : rester assis près du lit quelques minutes, puis un peu plus loin les soirs suivants, avec verbalisation réduite. Alignez les attentes parentales, conservez des règles cohérentes et bienveillantes.
Script minute : « On éteint la lampe ; on lit l’histoire ; on pose le doudou ; je te fais un câlin ; je dis “bonne nuit, à demain” ; je sors doucement. » — Mêmes mots, même ordre, même durée.
Réveils nocturnes : causes & solutions
Les réveils à cet âge sont souvent liés à : sieste trop tardive ou trop longue, temps d’éveil inadéquat, anxiété de séparation, dentition, habitudes d’aide au sommeil (biberon/tétine systématiques), ou maladie. On ajuste d’abord le planning (sieste unique bien placée, coucher régulier), puis les conditions (obscurité, bruit neutre, 18–20 °C).
Réveil isolé : intervenir calmement et brièvement, lumière douce, doudou, phrase courte, puis quitter la chambre. Réveils multiples : identifier la cause racine (sieste tardive, endormissement aidé, douleurs) et agir sur le jour pour améliorer la nuit.
- J1–J2 : coucher régulier ; si journée longue → coucher +30 min plus tôt ; intervention nocturne brève.
- J3–J4 : vérifier temps d’éveil (4–5 h avec 1 sieste) ; sieste terminée avant 15h30 ; présence décroissante.
- J5–J6 : réduire les aides (biberon/tétine systématiques) ; pas d’écrans ; lumière très douce.
- J7 : bilan → si mieux, on poursuit ; sinon, on cible la cause (sieste/peur/douleur) et on ajuste.
Anxiété de séparation, peurs & réassurance
L’enfant a besoin de rituels de séparation : au revoir court, phrase stable, promesse tenue. Avant le dodo : moment de connexion (lecture, câlins), puis séparation claire. Nommer ses émotions (« tu es triste, je t’entends ») aide à la régulation. Éviter l’escalade de stimulations la nuit.
- Livre rituel lu chaque soir (2–3 pages maxi) pour ancrer les étapes.
- Carte “bonne nuit” avec 3 pictos (doudou, histoire, bisous) affichée près du lit.
- Phrase-clé : « Je reviens te voir après l’histoire de la peluche », puis retour bref et prévisible.
Environnement & sécurité
Chambre obscure, calme, 18–20 °C. Lit ferme, sans oreiller, tour de lit ni couverture, turbulette adaptée ; pas d’objets lâches. Vérifier la sécurité du lit à barreaux (espacement, solidité). Occultation pour la sieste ; un bruit blanc doux peut masquer les bruits du foyer.
- Pas d’oreiller/couverture/tour de lit rembourré ; peluches limitées.
- Éviter les écrans au moins 1 h avant le coucher.
- Passage au lit au sol/grand lit : plutôt après 2–3 ans, sauf nécessité & sécurisation stricte.
Doudou, tétine & biberon de nuit
Le doudou transitionnel apaise. La tétine peut aider : encouragez l’auto-remise (laisser 2–3 tétines dans le lit). Pour le biberon de nuit, un sevrage doux est possible : dilution ou réduction de 10–20 ml tous les 2–3 jours, puis eau, puis suppression. Compensez au dîner (textures, lipides/protéines selon recommandations), et gardez des attentes cohérentes.
- Étape 1 : réduire 20 ml/passage (ou diluer) 2–3 jours.
- Étape 2 : passer à l’eau seule 2–3 jours ; réassurer verbalement.
- Étape 3 : supprimer ; rituel inchangé, intervention brève et calme.
Maladie, dents, voyages, garde
En cas de maladie ou de poussées dentaires : plus de réassurance, coucher avancé, chambre adaptée (air humide ; surélévation si conseillée médicalement). En voyage : recréez le rituel (doudou, histoire, bruit blanc portable), gardez l’horaire à ±30 min. En changement de garde : anticipez avec repères visuels (livres, photos), routines synchronisées.
Changement d’heure : s’adapter en douceur
4–5 jours avant, décalez lever/repas/sieste/coucher de 10–15 min/jour vers la nouvelle heure. Exposez l’enfant à la lumière du jour le matin, tamisez en soirée pour synchroniser l’horloge biologique.
Astuce : un réveil lumière ou l’ouverture des volets dès le lever facilite la mise à l’heure.
Quand consulter ?
Demandez un avis en cas de ronflements importants, pauses respiratoires suspectes, réveils très fréquents malgré un planning ajusté, endormissements très difficiles persistants, ou régression marquée du sommeil. Votre médecin, pédiatre ou PMI pourra rechercher une cause médicale (allergies, RGO, otites à répétition, apnées, carences…).
Horaires stables
Rituel 10–15 min, coucher régulier, lever cohérent.
1 sieste bien placée
Vers 15–18 m, 1 sieste après déjeuner (1h30–2h30).
Environnement sûr
Obscurité, 18–20 °C, turbulette, lit dégagé.
Alimentation : diversité, autonomie et plaisir de manger
Entre 12 et 18 mois, l’enfant rejoint progressivement les repas familiaux : textures variées (morceaux tendres), autonomie à table (gobelet, cuillère, petite fourchette), découverte des goûts… et parfois des refus. L’objectif est double : sécurité (textures adaptées, prévention de l’étouffement) et plaisir (rituels, ambiance calme, modèles parentaux).
Repères & organisation des repas
À cet âge, la plupart des enfants prennent 3 repas (matin/midi/soir) + 1 collation (après la sieste). La régularité des horaires et rituels (lavage des mains, installation, 10–20 min de repas sans pression) favorise l’appétit. On propose des petites portions réajustées selon la faim et on observe les signaux de satiété (ralentit, repousse, détourne le regard).
Un repas équilibre-type s’articule autour de : féculés (pâtes, riz, semoule, pain), légumes (cuits fondants + crudités très finement coupées selon aisance), source de protéines (viande/poisson/œuf/alternatives), matières grasses (huile crue en fin de préparation) et laitages. Les fruits complètent idéalement la collation.
- Matin : lait ou yaourt nature + pain/beurre fin + fruits écrasés ou compote.
- Midi : féculé + légumes fondants + poisson/œuf/viande + filet d’huile crue.
- Goûter : fruit + laitage (ou gaufre/pain + fromage frais).
- Soir : soupe épaisse ou légumes + féculé + laitage (selon appétit du jour).
Textures, morceaux & progression
On maintient des textures fondantes et des morceaux adaptés à la motricité orale : légumes bien cuits, fruits mûrs en quartiers fins, boulettes moelleuses, omelette en lamelles, pâtes cuites « très al dente » (mais pas dures). Les mélanges purée + petits morceaux aident la transition.
On évite les morceaux durs et ronds (cacahuètes entières, raisins non coupés, tomates cerises entières, carotte crue en rondelles). Les raisins, tomates cerises et grosses myrtilles se proposent coupés dans la longueur. Les crudités se râpent très finement (carotte, courgette), et le pain est en miettes/mini-bâtonnets surveillés.
- La progression est personnelle : répéter sans forcer, varier l’exposition (2–3 bouchées suffisent).
- Associer un aliment nouveau à un « pilier » déjà accepté (pâtes, pommes de terre, riz) rassure.
- Ajouter des matières grasses (huile colza/olive/noix) améliore énergie, goût, et texture.
Autonomie à table & environnement
Encourager à boire au gobelet, piquer avec une petite fourchette, racler avec une cuillère, et tenir un petit couteau à bout rond plus tardivement. Installer une chaise stable avec repose-pieds, table à hauteur, et vaisselle antidérapante.
L’ambiance compte : sans écrans, parents modèles (on mange la même chose ou presque), commentaires positifs (« tu as goûté, bravo d’essayer »), pas de chantage « bouchée contre dessert ». Un temps limite (20–30 min) évite la fatigue et les conflits.
- Servir en petites portions + proposer un rab si faim.
- Créer un plateau “goûter sensoriel” (3 textures, 3 couleurs).
- Donner une mission : déposer les cuillères, essuyer la table avec vous.
Lait, boissons & portions indicatives
Le lait reste important mais n’est plus exclusif : on vise environ 300–500 ml/jour (lait 2ᵉ âge/ croissance ou laitage équivalent), en tenant compte des apports alimentaires. L’eau est la seule boisson de référence, à proposer à volonté entre les repas. Éviter les jus (même 100 %) et les boissons sucrées.
Les portions restent indicatives et dépendent de l’appétit : quelques cuillères à soupe de féculés, 2–4 c. s. de légumes, 20–30 g de viande/poisson ou 1/2–1 œuf, 1 yaourt ou portion fromage frais, 1 fruit. On observe la courbe de croissance et le dynamisme global.
Allergènes courants & diversification
La poursuite d’une diversification variée avec exposition régulière aux allergènes courants (arachide en poudre/beurre fin, œuf bien cuit, poissons) est recommandée dans le cadre des bonnes pratiques de diversification. Introduire et ré-exposer en petites quantités, sous forme sécurisée pour l’âge (jamais d’oléagineux entiers).
En cas d’APLV ou suspicion, ne pas changer de lait sans avis médical. Suivre le protocole prescrit (hydrolysat/AA) et les conseils professionnels, avec réévaluations régulières.
- L’exposition récurrente à petite dose favorise la tolérance (hors contre-indication médicale).
- Introduire un seul aliment nouveau à la fois pour mieux observer les réactions.
- En famille à risque, discutez du calendrier d’introduction avec votre médecin.
Refus, sélectivité & astuces
Les refus et phases de sélectivité sont fréquents : c’est un âge d’affirmation. Le mot d’ordre : proposer sans forcer, répéter l’exposition, varier les présentations (forme, couleur, texture), et maintenir un cadre serein. Éviter les remplacements systématiques « de secours » qui entretiennent la sélection.
- J1–J3 : présenter l’aliment en très petite quantité, avec un « pilier » accepté.
- J4–J6 : changer la forme (bâtonnets/lamelles) ou l’assaisonnement doux.
- J7–J9 : proposer en association (galettes, gratin, boulettes).
- J10 : si refus persistant, pause 1–2 semaines, puis on réessaie.
Sécurité alimentaire & prévention de l’étouffement
Toujours assis pour manger, sous surveillance, sans jeu qui fait courir/sauter. Adapter la taille (dés, lamelles), la texture (fondante), et éviter les aliments à haut risque (cacahuètes entières, bonbons durs, raisins entiers, carotte crue en rondelles, saucisses en rondelles).
- Raisins/tomates cerises/grosses myrtilles coupés dans la longueur.
- Saucisses en bâtonnets (jamais en rondelles lisses), carottes crues râpées fin.
- Eau à disposition, jamais de cacahuètes/noix entières avant plusieurs années.
Quand consulter ?
Demandez un avis si vous notez : perte de poids/cassure de courbe, refus alimentaire durable avec fatigue/irritabilité, vomissements répétés, eczéma/urticaire/sang dans les selles après un aliment, ou troubles de mastication. Votre médecin/pédiatre/PMI pourra adapter les conduites (bilan, test, guidance).
Repas réguliers
3 repas + 1 collation, portions petites, sans pression.
Textures adaptées
Fondant + morceaux sûrs, crudités très fines, coupes dans la longueur.
Eau à volonté
Lait 300–500 ml/j, pas de boissons sucrées, jus à éviter.
Hygiène & soins quotidiens : dents, bain, peau et petits gestes
Entre 12 et 18 mois, l’hygiène quotidienne devient un terrain d’apprentissage et de rituels rassurants. Brossage des dents, bain, soins de la peau et des ongles : chaque geste contribue à la santé de l’enfant et favorise son autonomie.
Bain & toilette
Le bain reste un moment de détente et de jeu sensoriel. À cet âge, une fréquence de 3 à 4 bains/semaine suffit, avec toilette quotidienne du siège, du visage et des mains. L’eau tiède (36–37 °C), un savon doux sans parfum et un temps limité (10–15 min) respectent la peau. On favorise les jeux simples (gobelets, arrosoirs) plutôt que les jouets lumineux.
- Préparer tout le matériel avant (serviette, couche, pyjama).
- Introduire une routine chant ou comptine pour rythmer l’entrée/sortie.
- Laisser bébé verser/arroser pour développer coordination et autonomie.
Soins dentaires & brossage
Vers 12–18 mois, beaucoup d’enfants ont 8 à 12 dents. Le brossage doit être quotidien dès la première dent, idéalement 2 fois/jour, avec une brosse souple et une trace de dentifrice fluoré (1000 ppm, taille d’un grain de riz). Le parent brosse, même si l’enfant manipule la brosse pour « imiter ».
- Pas de biberon sucré ni lait la nuit → prévention caries précoces.
- Première consultation dentaire recommandée autour de 1 an ou dans l’année qui suit.
- Associer brossage à un rituel positif (devant le miroir, chanson courte).
Peau, érythèmes & protection
La peau reste fine et sensible. Hydrater après le bain si tendance à la sécheresse. Surveiller les érythèmes fessiers : changer régulièrement la couche, nettoyer à l’eau ou liniment, sécher délicatement, appliquer une crème protectrice si besoin. En extérieur : vêtements couvrants et crème solaire adaptée (indice 50, sans parfum).
- Sécher par tapotements plutôt que frotter.
- Privilégier les coton 100 % pour limiter irritations.
- Sorties : appliquer crème solaire 30 min avant, renouveler toutes les 2 h.
Coupe des ongles & petits soins
Les ongles poussent vite : les couper toutes les 1–2 semaines avec ciseaux à bouts ronds, de préférence pendant le sommeil ou après le bain. Surveiller les petites griffures, désinfecter avec une solution douce si besoin. Pas de cotons-tiges dans les oreilles : nettoyage du pavillon seulement.
- Pas de cotons-tiges dans le conduit auditif.
- Éviter les bains moussants parfumés → dessèchent et irritent.
- Ne jamais laisser l’enfant seul dans l’eau, même quelques secondes.
Impliquer l’enfant dans l’hygiène
Cet âge est idéal pour l’initiation à l’autonomie : donner une petite brosse à dents pour « essayer », lui laisser tenir la serviette, choisir son gant de toilette, ou l’inviter à se laver les mains avant/après repas. Cela devient un jeu, tout en posant des repères clairs.
Quand consulter ?
Consultez en cas d’érythème persistant malgré soins, lésions cutanées étendues, dents très tachées ou cassées, saignements de gencives fréquents, ou doute sur une réaction allergique cutanée.
Brossage dents
2×/jour, trace dentifrice fluoré 1000 ppm, aide parentale.
Bain serein
Eau tiède 36–37 °C, 10–15 min, jeux simples.
Peau protégée
Hydratation régulière, crème solaire indice 50 en extérieur.
Santé & petits maux : fièvre, rhumes, otites et chutes légères
À 12–18 mois, les petits maux sont fréquents : rhumes, fièvre, otites, poussées dentaires, chutes légères. L’essentiel est d’identifier les signes de gravité, d’adopter les bons gestes à la maison et de savoir quand consulter.
Trousse de base à la maison
Avoir l’essentiel à portée de main évite bien des stress. Rangez le tout hors de portée de l’enfant, dans une boîte dédiée, avec une check-list datée (piles, dates de péremption).
- Thermomètre fiable (rectal ou temporo-frontal selon usage).
- Sérum physiologique mono-doses + mouche-bébé si besoin.
- Soluté de réhydratation orale (SRO) en cas de diarrhée/vomissements.
- Pansements, compresses stériles, antiseptique doux, arnica en gel froid.
- Paracétamol selon avis médical et poids actuel (notez le poids dans la trousse).
Fièvre : repères & conduite
On parle de fièvre au-delà d’environ 38,0 °C. La fièvre est un mécanisme de défense fréquent lors des infections virales. On surveille l’état général : hydratation (bouche humide, larmes présentes), éveil, réactivité, respiration.
À la maison : proposer boissons régulières, aérer la chambre, vêtir légèrement, éviter de surchauffer (18–20 °C). Le paracétamol peut être utilisé si l’enfant est inconfortable (douleurs, gêne), en respectant la dose liée au poids et l’intervalle, selon l’avis d’un professionnel de santé. Ne pas alterner les molécules sans avis médical.
- La température n’est pas le seul indicateur : l’état général prime.
- Un bain tiède n’est plus recommandé systématiquement ; privilégier confort et hydratation.
- Consulter si fièvre > 48–72 h, > 40 °C, ou si l’enfant est très abattu/respire mal.
Rhumes, toux & otites
Le rhume (rhinite) donne nez bouché/qui coule, parfois toux liée aux sécrétions. Le soin repose sur le lavage de nez au sérum physiologique (avant les repas et le coucher), une hydratation régulière et une chambre aérée. Les sprays décongestionnants et huiles essentielles sont déconseillés chez le tout-petit sauf avis médical.
Les otites sont fréquentes après un rhume. Signes possibles : douleur d’oreille, irritabilité, sommeil perturbé, fièvre, enfant qui se touche/tractionne l’oreille. Un avis médical est utile pour confirmer le diagnostic et décider de la conduite (surveillance, antalgique, éventuel traitement).
- Lavage de nez régulier + mouchage doux, surtout avant repas/coucher.
- Hydratation fractionnée (eau, lait selon appétit).
- Tête légèrement surélevée au coucher si conseillé par un pro de santé.
Poussées dentaires & digestion
Les poussées dentaires peuvent s’accompagner d’irritabilité, salivation, joues rouges, sommeil perturbé. Proposer objets de mordillage réfrigérés (pas glacés), massages gingivaux doux. Les gels anesthésiants ne sont pas recommandés sans avis.
Côté digestion, la constipation se prévient par l’eau à volonté, des légumes/compotes, des matières grasses crues (huile dans les purées) et l’activité physique. En cas de diarrhée : SRO, surveillance de l’hydratation, et avis médical si persistance, fièvre ou signes d’alerte.
- La fièvre élevée n’est pas expliquée par les dents seules : chercher une autre cause.
- Constipation : boire + bouger, introduire fibres douces selon tolérance.
- Diarrhée : privilégier SRO, surveiller couches mouillées, consulter si doute.
Chutes légères & bosses
Avec la marche/grimpe, les petites chutes arrivent. Si l’enfant se relève vite, pleure peu, re-joue normalement, surveiller simplement. Pour une bosse : froid local (protégé) 5–10 min, câlin, observation.
- Perte de connaissance, vomissements, somnolence inhabituelle → consulter rapidement.
- Chute de hauteur (table à langer, escalier), traumatisme crânien suspect → avis médical.
- Si douleur persistante, boiterie, refus d’appui → évaluation médicale.
Quand consulter d’urgence ?
Appeler les secours/consulter en urgence si : détresse respiratoire (respiration rapide, tirage, lèvres bleues), somnolence anormale ou absence de réponse, convulsions, déshydratation (lèvres sèches, pas de larmes, couches peu mouillées), fièvre > 40 °C mal tolérée, douleurs intenses ou éruption associée à altération de l’état général.
Fièvre sereine
Hydratation, tenue légère, état général avant tout, avis pro si doute.
Nez & toux
Sérum phy régulier, aération, éviter sprays/HE sans avis médical.
Bobos & bosses
Froid local 5–10 min, surveillance, consulter si signe d’alerte.
Communication & langage : comprendre, s’exprimer, échanger
Entre 12 et 18 mois, la compréhension explose et l’expression suit son rythme : pointage, gestes sociaux (au revoir, bravo), mots isolés, onomatopées, puis combinaisons simples. Le levier principal ? Parler avec l’enfant dans les moments du quotidien, lire, chanter, jouer ensemble… et laisser du temps pour répondre.
Repères & variations individuelles
Le développement suit une trajectoire très variable d’un enfant à l’autre. On observe souvent : intérêt pour les images et livres cartonnés, gestes sociaux (saluer, applaudir), pointage pour demander/montrer, imitation de gestes/mimes, mots isolés (papa, encore, dodo), onomatopées (meuh, vroum). L’important : la progression mois après mois et la qualité des échanges.
- Comprendre précède parler : un enfant peut comprendre beaucoup avant de produire des mots.
- Les gestes (pointer, mimer) sont des tremplins vers le langage oral.
- La diversité des situations (repas, bain, sorties) nourrit le vocabulaire.
Compréhension & attention conjointe
La compréhension se manifeste par l’exécution de consignes simples (« donne-moi », « va chercher le doudou »), l’orientation du regard quand on nomme un objet, l’attention conjointe (regarder un même objet et alterner le regard entre l’adulte et l’objet). Favoriser ces moments développe fortement le langage.
- Montre & nomme : pointer une image/objet « Regarde, c’est la balle ! » → laisser l’enfant toucher/regarder → reformuler « Oui, balle ! »
- Cache & trouve : cacher un objet visible à moitié, guider avec la voix, célébrer la découverte.
- Suivre le doigt : pointer au loin (fenêtre/jardin) et nommer 2–3 choses (« oiseau », « voiture »).
Expression : gestes, sons, mots
Les gestes (au revoir, bravo, « encore »), sons et onomatopées préparent l’arrivée des mots. Encourager les signes bébé simples (« encore », « eau », « dodo ») peut réduire frustrations et enrichir l’échange (en parallèle de la parole).
- Semaine 1 : 5 mots-piliers du quotidien (eau, dodo, doudou, dehors, encore).
- Semaine 2 : 5 mots d’action (donne, ouvre, pousse, mets, range).
- Semaine 3 : 5 mots sensoriels (chaud, froid, mou, dur, sale).
- Semaine 4 : 5 mots objets liés aux routines (chaussure, cuillère, livre, brosse, couche).
Astuce : afficher les 5 mots de la semaine sur le frigo, les répéter 10–15 fois/jour naturellement.
Parler au quotidien : méthodes simples
Trois outils efficaces : parler parallèle (décrire ce que l’enfant fait), extension (reprendre son mot en ajoutant 1 mot : « balle » → « balle rouge »), et attente (laisser un silence de 3–5 secondes pour lui laisser la place de répondre). On évite de « tester » trop souvent (« c’est quoi ? ») pour privilégier l’immersion et la curiosité.
- Extension : Enfant « eau » → Parent « Oui, de l’eau fraîche ».
- Choix guidé : « Tu veux encore ou on range ? »
- Attente : poser une question courte, sourire, compter mentalement 3 avant d’aider.
Lectures, comptines & jeux de sons
Lire chaque jour 5–10 minutes sans distraction développe fortement vocabulaire et attention. Privilégier les livres cartonnés à grandes images contrastées, les imagiers thématiques (maison, animaux, dehors), et les comptines avec gestes.
- 2 imagiers thématiques (maison/animaux).
- 1 livre avec rabats (cause/effet, anticipation).
- 1 livre récitatif (comptine/histoire répétitive) pour favoriser la participation.
Astuce : faire tourner les livres chaque semaine pour raviver l’intérêt.
Jeux structurés pour progresser
Les jeux de routines (habillage, bain, repas) sont vos meilleurs alliés. Ajouter 1–2 mots clés, répéter, mimer, et laisser l’enfant initier (donner, montrer, demander).
- Le sac mystère : 5 objets du quotidien dans un sac → l’enfant pioche, on nomme et décrit (forme/couleur/usage).
- Courses imaginaires : mettre dans un panier « pomme, pain, livre » → consignes 1 à 2 étapes (« prends la pomme, donne le livre »).
- Le téléphone : jouer à « Allô ? » → alterner tours de rôle, attendre la réponse, relancer avec un mot-passerelle (encore ?).
- Associer sons à des gestes (meuh 🐮, vroum 🚗, chuuut 🤫).
- Répéter en duo (parent dit → enfant répète) sans corriger lourdement, juste modéliser.
- Transformer en mini-dialogue (« meuh » → « vache » → « la vache dort »).
Bilinguisme & langues à la maison
Le bilinguisme n’entrave pas le langage s’il s’accompagne d’exposition riche et régulière. Approches efficaces : une personne = une langue (chaque parent garde sa langue), ou un lieu/temps = une langue (livres/comptines dans la langue 2 au coucher, par ex.).
Mixer est possible, mais veillez à de vraies plages d’immersion (histoires, sorties, appels vidéo) et à de vrais interlocuteurs (famille, nounou, playgroup). La progression peut être asymétrique, c’est normal.
Écrans : cadre & alternatives
Les échanges en face à face sont le moteur du langage. Limiter fortement les écrans à cet âge ; privilégier les albums, comptines, jeux de rôle, sorties. Si écran exceptionnel : co-visionnage court, interaction (nommer, commenter) et pas avant le coucher.
- Pas d’écran pendant les repas ni juste avant le dodo.
- Éviter l’exposition passive (vidéos en tâche de fond).
- Privilégier les jeux sociaux face à face plutôt que les applis « éducatives ».
Quand consulter ?
Demandez un avis si vous observez : absence de pointage (montrer pour demander/partager), peu ou pas de regard partagé, régression (perte de gestes ou mots acquis), pas de mots compréhensibles vers 18 mois, compréhension très limitée des consignes simples, ou inquiétude parentale persistante. Un bilan peut inclure audition, évaluation orthophonique et guidance parentale.
Parler parallèle
Décrire ses actions + attendre 3–5 s pour sa réponse.
Lecture quotidienne
5–10 min, livres cartonnés/imagiers, participation active.
Gestes & signes
Pointer, au revoir, bravo, 2–3 signes utiles (eau, encore).
Motricité & éveil : bouger, explorer, se coordonner
La motricité se déploie rapidement : marche plus assurée, grimper, s’accroupir, lancer/rouler une balle, encastrer, tourner des pages épaisses. Offrir chaque jour des occasions de bouger en sécurité, de manipuler et d’imiter nourrit l’éveil… et la confiance.
Repères moteurs globaux
Progression attendue (forte variabilité) : marche indépendante plus stable, transitions (assis ↔ debout ↔ accroupi), lancer/rouler une balle, tirer/pousser un jouet à roulettes, début de montée d’escaliers (d’abord à 4 pattes ou main tenue), grimpe basique sur canapé/meuble bas (toujours sécuriser). Les pauses « observation » sont normales : le cerveau consolide.
Marche, équilibre & accroupissements
Proposer des surfaces variées (tapis, parquet, herbe), des parcours simples avec virages, passages étroits, et objets à enjamber. Les accroupissements fréquents (ramasser, poser) renforcent cuisses et tronc : valoriser ces micro-mouvements plutôt que d’« aider » en portant.
- Échauffement : marcher en suivant une « route » de ruban adhésif au sol.
- Équilibre : marcher sur une ligne / bord de tapis ; pas chassés avec aide.
- Enjambements : coussins espacés → lever les pieds alternativement.
- Accroupi : ramasser des objets et les déposer dans un panier plus haut.
Astuce : minuteur visuel (sablier) pour structurer, musique douce pour le rythme.
Grimper & escaliers (sécurité)
La grimpe développe force, coordination et jugement du risque. Autoriser des défis mesurés (bloc bas, canapé, marchepied stable) sous surveillance proche. Pour les escaliers : apprentissage à 4 pattes d’abord (monter/descendre), puis debout main tenue, avec barrières et consignes simples (« une main au mur/rampe »).
- Meubles fixés au mur (commodes, bibliothèques), pas de cordons pendants.
- Barrières en haut/bas d’escalier, tapis antidérapants, chaussettes antiglisse.
- Fenêtres/baies : bloque-fenêtre, pas de tabouret à proximité.
Jeux moteurs du quotidien
Le mouvement s’intègre partout : trajets (marcher, pousser la poussette vide), rangement (porter un livre, pousser une caisse légère), jeux de ballon (rouler, pousser du pied), et pousser–tirer (camion, chariot lesté).
- Feux de signalisation : rouge = stop, vert = marche, orange = pas de fourmi.
- Tunnel (table + plaid) : ramper, se baisser, se relever.
- Bowling : 6 bouteilles vides + balle souple → viser/rouler.
- Couleurs : courir marcher jusqu’à l’objet « bleu », revenir en pas de géant.
Motricité fine & manipulation
Développer la pince (pouce–index), la rotation du poignet, la dissociation des doigts : encastrements, gros bouchons à visser, gommettes larges, gros crayons cire sur papier scotché, tourner des pages cartonnées.
- Boîtes avec trous de formes (insérer bouchons, cubes).
- Gros anneaux à enfiler, gobelets à emboîter.
- Éponges humides à essorer, pinces larges à transvaser.
Coordination œil–main & puzzles
Introduire des puzzles 1–3 pièces à gros boutons, des boîtes à formes, et des cibles à atteindre (mettre un anneau sur un cône). Laisser le temps d’essayer sans corriger, modéliser un geste si blocage, puis retirer l’aide.
- S1 : parcours maison quotidien (ligne au sol, enjambements, accroupis).
- S2 : jeux de ballon (rouler/vise), tir/poussée, bowling.
- S3 : grimpe encadrée (marchepied, canapé bas) + escaliers à 4 pattes.
- S4 : motricité fine (visser, enfiler, gommettes) + puzzles 2–3 pièces.
Astuce : 10–15 min 2×/jour suffisent, régularité > durée.
Activités extérieures & météo
Sortir tous les jours si possible : herbe, sable, terre, feuilles (surveillance ++), petite pente, parc avec zones bébés. Par temps de pluie : bottes + flaques ; froid : couches de vêtements + mouvement ; chaleur : ombre + hydratation + pauses calmes.
Pieds nus & chaussures
Les pieds nus à l’intérieur (sol sûr) favorisent proprioception et équilibre. Dehors, choisir des chaussures souples, légères, qui laissent plier l’avant-pied, avec contrefort doux et semelle antidérapante. Éviter les chaussures trop rigides/hautes qui limitent le mouvement.
- Pointure : laisser ~1 cm de marge à l’avant, vérifier tous les 2–3 mois.
- Maison : pieds nus ou chaussettes antiglisse.
- Pas de trotteur/youpala : préférer le chariot poussé et la marche libre.
Sécurité motrice à la maison
Sécuriser sans brider : fixer les meubles, ranger les petits objets, protéger angles/prises, surveiller grimpe/escaliers/fenêtres, détacher cordons de rideaux. Voir la section Sécurité & maison.
Quand consulter ?
Demander un avis si vous observez : pertes de compétences (régression), chutes très fréquentes avec blessures, absence d’appui/port de poids, marche très instable persistante sans amélioration, ou grande asymétrie motrice. Le pro de santé pourra évaluer et orienter si nécessaire.
Bouger chaque jour
Parcours simple 10–15 min, sorties dehors si possible.
Manipuler
Enfiler, visser, puzzles 1–3 pièces, pages cartonnées.
Sécurité active
Meubles fixés, barrières escalier, fenêtres sécurisées.
Sécurité à la maison : prévenir les accidents du quotidien
L’exploration s’accélère : ouvrir, grimper, tirer, goûter… Un environnement préparé et des routines de sécurité réduisent nettement les risques. L’objectif : laisser explorer en confiance tout en protégeant des dangers majeurs (chutes, brûlures, noyade, intoxications, étouffement).
Carte des risques pièce par pièce
Passer la maison en revue à hauteur d’enfant aide à identifier ce qu’il peut atteindre, tirer ou escalader. Verrouiller, surélever, fixer ou retirer ce qui n’est pas indispensable.
- Cuisine : poignées des casseroles vers l’intérieur, câbles d’appareils hors de portée, produits ménagers en hauteur et fermés, bloque-tiroirs.
- Salle de bain : jamais seul dans l’eau, antiglisse au fond de la baignoire, eau réglée < 50 °C, médicaments verrouillés.
- Salon : meubles fixés au mur, cache-prises, cordons (stores/rideaux) attachés, pièces miniatures hors de portée.
- Chambre : lit dégagé (voir Sommeil), table à langer toujours une main posée, fenêtres sécurisées (butées/bloque-fenêtre).
Escaliers, fenêtres & balcons
Installer des barrières en haut et en bas des escaliers (fixation murale), garder les paliers dégagés. Aux fenêtres : bloque-fenêtre ou entrebâilleur, pas de tabouret/chaise à proximité, poignées verrouillables. Les garde-corps ne doivent pas être escaladables.
Aménagements & meubles (fixations, prises, câbles)
Fixer les meubles hauts (commodes, bibliothèques), poser coins de protection, et utiliser des cache-prises qui ne se retirent pas facilement. Rassembler/raccourcir les câbles, ranger les sacs plastiques, boîtes et films qui peuvent obstruer les voies aériennes.
Brûlures, noyade & intoxications
En cuisine : éloigner boissons chaudes et bouilloires du bord, utiliser les feux arrière, tester la température du bain (36–37 °C), poser un antiglisse. Noyade : quelques centimètres d’eau suffisent → ne jamais laisser l’enfant seul (baignoire, bassine, piscinette). Produits ménagers, lessives capsules, alcool, cigarettes : en hauteur + fermés.
- Jamais seul dans/près de l’eau (baignoire, bassine, piscinette, seau).
- Liquides brûlants et plats sortant du four hors de portée.
- Produits toxiques (ménagers, bricolage) verrouillés dans un placard en hauteur.
Objets, jouets, piles bouton & aimants
Choisir des jouets adaptés à l’âge (marquage) et vérifier régulièrement l’usure (pièces qui se détachent). Les piles bouton et aimants puissants sont dangereux : stockés verrouillés, hors de portée ; sécuriser les compartiments des livres/jouets lumineux. En cas d’ingestion suspecte : urgence.
Sorties & déplacements (auto, poussette)
En voiture : siège auto homologué et adapté, bien installé et sanglé (dos route recommandé le plus longtemps possible selon le siège). En poussette : toujours attacher le harnais, vérifier freins et stabilité (sacs lourds au guidon = bascule). Loin des routes : tenir la main ou utiliser un harnais de poignet si besoin (courtes distances, sécurité d’abord).
Plan d’urgence & numéros utiles
Préparer l’affichage près du téléphone avec les numéros et votre adresse, et une trousse premiers secours accessible aux adultes uniquement. Former les proches aux gestes qui sauvent (choking/étouffement, PLS, appel d’urgence).
- 15 (Samu), 18 (Pompiers), 112 (numéro d’urgence européen), 114 (SMS).
- Adresse exacte affichée + code d’immeuble + étage.
- Trousse : pansements, compresses, antiseptique doux, sérum phy, ciseaux, gants, SRO.
Quand consulter/urgence ?
Urgence immédiate : détresse respiratoire, brûlure étendue/profonde, ingestion de pile bouton/aimants/produit toxique, chute de hauteur avec perte de connaissance, convulsions, noyade (même brève). Appeler 15/112. Pour tout doute, contacter votre médecin/pédiatre ou le 15.
Escaliers & fenêtres sécurisés
Barrières haut/bas, paliers dégagés, bloque-fenêtre/entrebâilleur, rien à grimper devant.
Produits & petits objets hors de portée
Ménagers/meds en hauteur + fermés, piles bouton & aimants verrouillés, prises protégées.
Eau & chaleur sous surveillance
Jamais seul dans l’eau, poignées vers l’intérieur, boissons chaudes et four hors de portée.
Émotions & limites : accompagner colères, frustrations et premiers « non »
Entre 12 et 18 mois, l’enfant affirme sa volonté : il explore, teste, refuse. Les colères, les « non » répétés et les frustrations sont normales. Votre rôle est d’offrir un cadre rassurant et constant tout en accueillant ses émotions intenses.
Repères & développement émotionnel
L’enfant découvre qu’il peut agir sur son environnement et s’oppose pour exister. Le cortex préfrontal (régulation) étant immature, les émotions débordent facilement. Les colères sont normales : elles traduisent frustration, fatigue ou besoin non compris.
- Un « non » répété est un signe d’affirmation de soi, pas de provocation.
- L’enfant n’a pas encore les outils pour se calmer seul.
- Les routines stables réduisent les débordements.
Le « non » : pourquoi et comment réagir
Dire « non » est un apprentissage clé : poser ses limites, tester les vôtres. Répondre par un cadre clair, court et constant aide à intégrer les règles.
- Formuler un oui alternatif : « Pas les prises, mais tu peux appuyer sur ce bouton ».
- Proposer un choix limité (2 options maximum) : « tu veux le pull bleu ou rouge ? ».
- Rester constant : si la règle change chaque jour, l’enfant teste davantage.
Colères & frustrations
Les colères surviennent souvent face à une limite imposée, une attente ou une fatigue. L’objectif n’est pas de les éviter mais d’y répondre avec accueil + cadre.
L’attitude clé : rester calme et présent, nommer l’émotion (« tu es en colère »), proposer un câlin si accepté, garder la limite (« pas les prises »). L’enfant apprend ainsi que ses émotions sont entendues, mais que le cadre reste ferme.
- Ne pas crier ni punir corporellement : cela n’aide pas à réguler, au contraire.
- Éviter de céder systématiquement : cela renforce les colères.
- Ne pas laisser seul trop longtemps : la présence sécurise et contient.
Routines bienveillantes & constance
Les routines prévisibles (repas, sieste, coucher, jeux) réduisent les conflits. Prévenir l’enfant d’un changement (« on va ranger dans 2 minutes »), utiliser des repères visuels (sabliers, chansons), et garder la même séquence chaque jour favorisent la coopération.
Stratégies pratiques au quotidien
Quelques techniques simples : détourner l’attention (montrer un autre jouet), nommer les émotions, valoriser l’effort (« tu as essayé »), anticiper les moments difficiles (faim, fatigue).
- Sablier ou minuteur visuel pour anticiper transitions (ranger, partir).
- Carte émotions avec visages simples pour aider à nommer (« je suis en colère/triste »).
- Coin calme (coussin, doudou, livres) : pas une punition mais un lieu d’apaisement.
Quand demander de l’aide ?
Consultez si les colères sont extrêmes et quotidiennes, l’enfant ne cherche jamais le regard ou le réconfort, il ne manifeste aucune émotion partagée, ou si vous vous sentez dépassé malgré un cadre cohérent. Un soutien (PMI, médecin, psychologue, groupes parents) peut aider.
Nommer les émotions
« Tu es en colère/triste », tout en gardant la règle.
Choix limités
2 options maximum, éviter surcharge et crises.
Anticiper transitions
Sabliers, chansons, prévenir avant de ranger/partir.
Vaccins 12–18 mois
À partir de 12 mois, plusieurs étapes clés du calendrier vaccinal interviennent : rappel à 12 mois pour certains schémas commencés avant 1 an (ex. méningocoques ACWY/B), introduction du ROR puis sa seconde dose à 16–18 mois. Référez-vous au carnet de santé et au calendrier officiel pour les cas particuliers et rattrapages. (Sources : Vaccination Info Service / Ministère de la Santé). :contentReference[oaicite:0]{index=0}
Vaccins à 12 mois
À 12 mois se situent des rappels importants et l’introduction du ROR. Depuis 2025, les vaccinations contre les méningocoques ACWY (rappel à 12 mois après une 1ʳᵉ dose à 6 mois) et B (3ᵉ dose/rappel à 12 mois après 3 et 5 mois) sont obligatoires chez le nourrisson. La 1ʳᵉ dose de ROR est réalisée à 12 mois. :contentReference[oaicite:1]{index=1}
- ROR (Rougeole–Oreillons–Rubéole) — 1ʳᵉ dose. :contentReference[oaicite:2]{index=2}
- Méningocoques ACWY — rappel à 12 mois (schéma 6 mois + 12 mois). :contentReference[oaicite:3]{index=3}
- Méningocoque B — dose de rappel à 12 mois (schéma 3–5–12 mois). :contentReference[oaicite:4]{index=4}
- Rattrapages si doses manquées (ACWY/B, autres valences) — vérifier avec le pro de santé. :contentReference[oaicite:5]{index=5}
Vaccins à 13–15 mois
Pas de nouvelle valence systématique prévue à ces âges, mais on peut réaliser des rattrapages (ex. si la 1ʳᵉ dose ROR ou un rappel méningocoque n’a pas été fait à 12 mois) selon le calendrier en vigueur. Votre médecin adapte le timing si une dose a été décalée. :contentReference[oaicite:6]{index=6}
Vaccins à 16–18 mois
La 2ᵉ dose de ROR est prévue entre 16 et 18 mois (respecter l’intervalle minimal d’1 mois avec la 1ʳᵉ dose). Elle consolide la protection contre la rougeole, les oreillons et la rubéole. :contentReference[oaicite:7]{index=7}
- ROR — 2ᵉ dose (16–18 mois). :contentReference[oaicite:8]{index=8}
- 12 mois → ROR 1ʳᵉ dose + rappels ACWY et B selon schéma 2025. :contentReference[oaicite:9]{index=9}
- 13–15 mois → pas de nouvelle valence systématique ; rattrapages si nécessaire. :contentReference[oaicite:10]{index=10}
- 16–18 mois → ROR 2ᵉ dose (respecter l’intervalle avec la 1ʳᵉ). :contentReference[oaicite:11]{index=11}
10 mois
Aucun vaccin prévu (sauf rattrapage).
11 mois
Rappels : DTCaP, Hib, Hépatite B, Pneumocoque.
12 mois
Nouveaux : ROR, Méningocoque ACWY et B (+ varicelle possible).
Résumé & conclusion
Entre 12 et 18 mois, votre enfant affirme son autonomie : marche plus sûre, langage en plein essor, découvertes alimentaires et émotions intenses. Voici l’essentiel à retenir pour accompagner sereinement cette période charnière.
Pour votre bébé
- Sommeil : transition progressive vers 1 sieste (~1h30–2h30) ; nuits 10–12 h.
- Alimentation : repas familiaux adaptés, textures fondantes + morceaux, eau à volonté.
- Croissance : +200–250 g/mois, taille +1 cm/mois (moyenne), vérification aux bilans 12 et 15–18 mois.
- Motricité : marche assurée, grimpe, escaliers à 4 pattes, motricité fine (puzzles, encastrements).
- Langage : 5–20 mots en moyenne, compréhension de consignes simples, explosion lexicale.
- Émotions : « non » fréquents, premières colères, besoin d’un cadre constant.
- Consultations de suivi vers 12 et 15–18 mois (croissance, éveil, sommeil, alimentation).
- Vaccins : ROR (12 + 16–18 mois), rappels Méningocoques ACWY/B selon calendrier.
- Consulter si régression motrice/langagière, fièvre persistante, troubles du sommeil sévères.
Pour vous (parents)
- Rythme : installer des repères stables (repas, sieste, coucher) pour apaiser la journée.
- Rituels : lire, chanter, commenter les gestes du quotidien pour nourrir langage & lien.
- Organisation : aménager des espaces sûrs (barrières, meubles fixés, jouets adaptés).
- Éveil : proposer jeux moteurs (parcours, ballon) et manipulation (gommettes, puzzles).
- Émotions : accueillir colères, poser limites claires, offrir des choix simples.
- Soutien : noter questions pour les bilans pédiatriques, demander conseil si inquiétude.
- Escaliers et fenêtres sécurisés, meubles fixés, produits toxiques hors de portée.
- Lit ferme et dégagé, turbulette adaptée, pas d’oreiller/couverture.
- Siège auto dos route tant que possible, harnais poussette toujours attaché.
Conclusion
Entre 12 et 18 mois, votre enfant s’ouvre au monde avec enthousiasme : premiers pas décidés, premiers mots partagés, rires et colères mêlés. Ce mélange d’autonomie et de besoin de sécurité est le signe qu’il grandit à grands pas.
En l’accompagnant avec constance, routines claires et bienveillance, vous lui offrez la base dont il a besoin pour explorer et progresser.
Accueillez ses émotions, célébrez ses découvertes, et gardez confiance : la régularité de vos gestes quotidiens compte bien plus que la perfection.
Vous avancez ensemble, à votre rythme, dans ce passage de la petite enfance vers l’enfant curieux et affirmé qui s’annonce.
FAQ — Bébé 12–18 mois
Quand passer à une sieste unique, et comment éviter les nuits cassées ?
La plupart basculent entre 15 et 18 mois. Indices : refus répété de la sieste du matin, sieste de l’après-midi trop tardive, nuits qui se dégradent. Décalez la sieste du matin de 15–20 min tous les 2–3 jours jusqu’à ~12h/12h30 puis supprimez-la, et avancez le coucher de 30–60 min pendant la transition. Matin tonique (lumière du jour), après-midi plus calme, rituel immuable.
Il mange peu/trié : comment réduire les refus sans conflits ?
Servez de petites portions (avec rab possible), associez l’aliment « nouveau » à un pilier accepté (pâtes, riz), variez forme/texture (bâtonnets, lamelles, gratin) et répétez l’exposition sans forcer. Eau à volonté, pas d’écrans à table, 20–30 min maxi puis on clôt sereinement.
Peu de mots à 16–18 mois : quand s’inquiéter et que faire à la maison ?
On s’appuie sur la compréhension (consignes simples), le pointage et l’échange. À la maison : parler parallèle, extension (« balle » → « balle rouge »), lecture quotidienne 5–10 min, jeux de sons/onomatopées, et attente 3–5 s après une question. Avis pro si pas de pointage/regard partagé, pas de mots intelligibles vers 18 mois ou inquiétude persistante.
Colères et « non » à répétition : comment poser un cadre qui marche ?
Accueillez l’émotion (« tu es en colère »), gardez la règle (« pas les prises »), proposez un choix limité (2 options). Anticipez les transitions (sablier, chanson), gardez des routines stables, détournez l’attention quand c’est possible. Évitez menaces/chantages ; constance + bienveillance > perfection.
Quels vaccins sont prévus entre 12 et 18 mois ?
À 12 mois : ROR 1re dose + rappels méningocoques ACWY et B selon schéma. Entre 16 et 18 mois : ROR 2e dose. Vérifiez le carnet de santé et suivez le calendrier vaccinal en vigueur (rattrapages possibles avec votre médecin).
Sources officielles : HAS, Ministère de la Santé, Santé publique France, OMS, CDC, UNICEF, INSERM
Ouvrages de référence : T. Berry Brazelton — Le grand livre du bébé, D. W. Winnicott — L’enfant et sa famille, Daniel Stern — Le monde interpersonnel du nourrisson, John Bowlby — Attachment and Loss, Catherine Gueguen — Pour une enfance heureuse, Laurence Pernoud — J’élève mon enfant, American Academy of Pediatrics — Caring for Your Baby